vendredi 8 mars 2013

Hors sujet : Maman débutante


Ça fait quelques temps que je n'ai pas écrit dans ce blog. Excusez-moi, j'avais accouchement. Ça s'est bien passé, merci. Et pendant que j'y suis, pour mon retour, je vais me permettre un petit hors sujet.

Pas de panique, je ne vais pas vous abreuver de niaiseries à base de "il est beau mon fils" (même si il est trop beau mon fils !), mais simplement parler de ce que j'appellerais la Phase 3 de la maternité. je pense en effet qu'il est grand temps de lever ce que Florence Foresti appelle "Le secret maternel". Parce qu'on nous abreuve d'informations sur les affres de la grossesse (phase 1), qu'on a toutes entendu parler des légendaires douleurs de l'accouchement (phase 2) mais que personne ne nous parle jamais des suites de couches...

Chapitre 1 : Le séjour en maternité.


Voilà, c'est fait, vous avez votre chef d'œuvre dans son berceau en plastique à côté de vous, vous êtes dans votre chambre, tranquille quoi... Enfin, tranquille, c'est ce que vous pensez... Car dès 6 heures du matin, ca commence :
  • 6 heures : L'infirmière numéro 1 entre pour vous prendre la température.
  • 6 heures 30 : L'infirmière numéro 2 arrive pour vous donner les médicaments du jour, et vous offre même le choix le plus hallucinant que j'ai jamais eu à faire : "Les anti-inflammatoires, vous les voulez en cachet ou en suppositoire ?" Après une épisiotomie, j'ai du mal à ne serait-ce qu'envisager de faire passer quoi que ce soit par cette zone... Mais merci de proposer...
  • 7 heures : La puéricultrice de jour vient se présenter
  • 7 heures 30 : l'infirmière numéro 3 vient prendre ma tension
  • 8 heures : Petit déjeuner. Le mot clef étant petit. Rien mangé depuis le petit dej précédent, on m'offre royalement un petit pain du genre de ceux qu'on a au flunch, un yaourt, un gobelet de chocolat chaud et une briquette de jus de pommes. Vas-y pour allaiter avec ça !
  • 9h30 : Les sages-femmes viennent vérifier la cicatrice et faire le lit.
  • 10 heures : on vient nous chercher pour le bain de bébé.

Avec, en bonus le premier jour :
  • Passage de la nana qui veut faire un moulage des pieds et des mains de bébé
  • Passage de la photographe qui viendra chez vous plus tard pour vous faire acheter 11 photos pour 400 €
  • Passage de la grenouille de bénitier de l'aumônerie qui ressent le besoin de nous informer que Dieu nous aime, alors qu'on venait juste de réussir à s'endormir entre 2 passages de gens qu'on a pas invités
  • passage au service Etat civil pour déclarer la naissance de bébé.

et Bonus du deuxième jour :
  • La dame de la sécu pour proposer le suivi à domicile (ça c'est bien, je ne m'en plains pas).

Voilà pour l'organisation. J'en profite pour préciser que le portions de nourriture sont des portions d'hôpital pour gens malades sans appétit et complètement insuffisantes pour une jeune maman qui a besoin de plus de calories pour : 1) se retaper après l'accouchement, et 2) allaiter. Je pense que sans mes stocks de barres Grany je serais morte...

Ensuite, l'allaitement à l'hôpital. Déjà, on nous dit que le rythme du bébé, c'est gros dodo le matin, un peu actif l'après midi et très actif la nuit. Alors POURQUOI, bordel, faire le défilé du corps médical ET le bain le matin alors que c'est le moment où on est sensé pourvoir se reposer ? D'autant plus que systématiquement, on vient nous chercher pour le bain au moment où on allait mettre bébé au sein. Or, le bain, c'est aussi les soins. Bilan à la sortie, un bébé énervé et épuisé trop KO pour téter. Super. Alors bien sur au bout de quelques jours quand on fait la remarque à la puéricultrice elle répond qu'on a qu'à leur dire non et attendre la fin de la tétée, mais quand on est à la merci du corps médical et qu'on a pas dormi, c'est pas la première chose qui vient à l'esprit...

Les puéricultrices, parlons-en. Elles sont sensées aider à mettre en place l'allaitement. Mais il n'y en a pas 2 qui disent la même chose : mettez-vous comme ceci, non, plutôt comme-ça. Descendez vers le bébé, non c'est bébé qui doit venir vers vous, et j'en passe et des meilleures. La palme revient à celle qui ne dit même pas la même chose d'une heure sur l'autre... Il faut essayer de ne prendre que les conseils qui paraissent cohérents et oublier les autres. et surtout ne pas les laisser vous culpabiliser ! Il y en a même une qui m'a dit que ce serait difficile d'allaiter à cause de la forme du menton de mon bébé (dafuq !) Moralité en sortant je ne savais plus ou j'en étais, et complètement psychotée par le poids de bébé. Résultat j'ai arrêté de le peser pour éviter de me prendre la tête, et finalement au bout d'un mois j'ai arrêté l'allaitement et je suis passée au biberon. Et depuis ça va beaucoup mieux, physiquement et moralement !

Bref, à l'hôpital ne pas oublier :
  • Stocker de la bouffe !
  • Ne pas hésiter à appeler les copines déjà Maman en qui on a confiance pour prendre des conseils ou se faire remonter le moral
  • Ne pas hésiter à envoyer bouler le corps médical si on a besoin d'être tranquille avec bébé à ce moment là.


Chapitre 2 : Maman sur le plan physique.


Oubliez ce que vous voyez à la télé, les nanas qui ressemblent à des top models ou qui retournent faire leur jogging 2 jours après leur accouchement. Vous avez morflé, et il faut ré-cu-pé-rer. Comme m'a dit ma sage-femme préférée, dans certaines cultures, les nouvelles maman restent allongées un mois complet et sont bichonnées par leur entourage, le temps de se remettre. Bon, on est bien d'accord, ça c'est pas possible, même avec un chéri aussi formidable que le mien. Mais c'est pour dire que quand même, il ne faut surtout pas se dire que parce que d'un coup on se sent plus légère, on peut reprendre les activités qu'on avait abandonnées pendant neuf mois...

Les symptomes pas forcément glamour mais dont il faut parler :
  • Comme l'a si joliment dit ma copine Alix, on perd 10 litres de sang. Ca dure 3 semaines - 1 mois.
  • On a mal au dos. On ne se tient plus pareil, le gros bidon ayant disparu. La colonne doit se remettre en place et ca travaille quelques jours.
  • On a mal aux bras. Après avoir soigneusement évité de soulever plus qu'un bouquin sur la grossesse pendant neuf mois, on se retrouve avec trois kilos de bébé sur les avant bras, et il faut bien que ça se remuscle...
  • On a les organes complètement en bordel. Comprimés pendant neuf mois, poussés pendant l'expulsion, là ils ont soudainement de la place et ne savent plus où se mettre.
  • On a le bassin en vrac. J'ai eu la bonne idée d'aller faire les courses à la sortie de la maternité, et pour faire court, j'ai eu l'impression que mon bassin allait s'ouvrir en deux et que ma colonne vertébrale allait s'écrouler au milieu.
  • (Bonus) On a des points de suture à un endroit qui est sollicité TOUT LE TEMPS : Pour se lever, pour s'asseoir, pour aller aux toilettes, bref, dès qu'on bouge...
  • Ah et accessoirement, on est fatiguée, bien sur.

La liste est non-exhaustive, c'est juste mon expérience personnelle... Heureusement, pour la plupart des choses, il y a moyen de s'en sortir...
  • Glissez dans la valise de la maternité un paquet de grosses culottes Tena pour les fuites urinaires. Pas glamour, mais garanti anti fuites pour les premiers jours, lorsque le flux de sang est le plus important.
  • Se ménager. Comme dirait ma sage-femme, ne rien porter à part le bébé.
  • L'ostéopathe est votre ami. Voire même votre meilleur ami ! Ne pas hésiter à aller le voir dès la sortie de la maternité !
  • Achetez une bouée. Une petite bouée pour s'asseoir dessus. Parce qu'à un moment, la cicatrice est tellement sensible qu'il est illusoire d'envisager de s'asseoir sans elle.
  • Calez-vous sur le rythme du bébé : Quand il dort, DORMEZ ! Rien à faire des horaires. Vous ne serez jamais vraiment reposée, vous ne dormirez plus jamais sur vos deux oreilles de toute manière, mais avoir au moins assez d'énergie pour s'occuper de bébé c'est nécessaire.
  • N'hésitez pas à vous décharger sur le Papa. Mon osthéo m'a dit que c'était rare qu'une jeune maman admette qu'elle avait besoin d'aide et "laisse" Papa prendre le relais. Personnellement  sans mon chéri, j'aurais probablement fait un burnout la première semaine.


Chapitre 3 : Un mois plus tard.


Même pu mal ! Je n'irais pas jusqu'à dire reposée mais opérationnelle, ce qui est déjà pas mal. Rompue au maniement des couches et du biberon, réveillée automatiquement 5 minutes avant bout de chou sans même y penser, étanche aux régurgitations et accroc aux grands yeux et aux demi-sourires de bébé.
J'arrive même à dégager du temps pour faire deux-trois choses : écrire des pavés, préparer le mariage, faire de la paperasse, faire de la couture, la lessive, etc.

Quand même toujours Maman débutante, mais on progresse tous les jours !