Padmé Pastel Lake Gown

Après avoir failli mourir de chaud à Cusset en Avril 2008, je me suis dit qu'il était temps de me faire un costume « Printemps-été », histoire d'éviter de faire comme Elizabeth Swann dans Pirates des Caraïbes.

Or dans Star Wars, lorsqu'on est une fille qui cherche un costume « j'ai chaud », les gens (et plus particulièrement la gente masculine) n'ont que deux mots à la bouche : Leïa Slave. Bon, je ne suis pas particulièrement pudique, mais je reste lucide. Une Leïa Slave « jambon de Bayonne », c'est pas sexy. Je me suis donc orientée vers un modèle plus adapté : Padmé et pour être plus précise, la Padmé Pastel Lake Gown (ou P-3).

Je crois pouvoir dire que ca a vraiment été mon premier défi, vu les multiples difficultés réservées par ce costume :

Déjà, il y a le budget. Le problème c'est que vous ne trouverez JAMAIS dans le commerce un tissu qui soit en dégradé Arc-en-Ciel. Et si vous le trouvez, il faudra s'arranger pour faire les raccords pour que le dégradé soit correct, etc et ça, ça n'est tout simplement pas possible. Donc il faut faire la teinture soi-même. Or, la teinture ne tient pas sur les tissus synthétiques. Il faut donc faire la robe avec de la soie. Du satin de soie, et de la crêpe de soie. En gros je dirais 5 m de satin et 6m de crêpe. En ce qui me concerne, après avoir traîné un temps plus que certain au marché St Pierre, j'ai pu m'en sortir pour 150€. Mais il faut chercher, fouiller, négocier.

Bien. Une fois qu'on a le matériel, il faut passer à la réalisation. Difficulté numéro 2 : il n'y a aucun patron qui ressemble de près ou de loin à cette chose. Il faut donc im-pro-vi-ser. Et pas qu'un peu. D'ailleurs, je déconseille plus que fortement de se lancer dans la réalisation de cette robe si on n'a pas en sa possession un mannequin de couture. Le mien m'a sauvé la vie pour ce projet, ainsi que pour beaucoup, beaucoup d’autres depuis... 

Ensuite, il faut bien étudier le modèle. Pour ça, une seule adresse : Padawansguide. Beaucoup, beaucoup de photos de robes faites par les fans, mais aussi du modèle original. Les photos du défilé de New York, en particulier, sont très instructives.

La réalisation 

Pour commencer, j'ai fait la sous-robe (en satin, donc) en utilisant en grande partie le Maccall 4491. J'ai supprimé le dos et fait les découpes du devant directement sur moi avant de peaufiner le tout sur le mannequin. J'ai ensuite fait le triangle qui retient toute la robe. Il faut le fixer uniquement au niveau du dessous car il faudra insérer une partie de la crêpe à l’intérieur.

Ensuite, il faut faire les rubans qui finissent « la voilure » ils devront être teints aussi, donc il faut les faire dans les chutes de satin. J'en ai fait 6m. J'ai recoupé un peu à la fin, mais mieux vaut prévoir large. Ensuite, pour la mesure du voile, il faut prévoir un fronçage au niveau du triangle, puis mesurer du bord de la robe (au dessus du sein) au coude en comptant la marge pour pouvoir bouger, puis la même chose du coude au dos. En fait, on doit pouvoir lever les bras en croix, donc il faut de la longueur... 

Mais une fois tout çà coupé et cousu, la traîne n'avait pas assez d'amplitude, j'ai donc rajouté deux grands triangles de tissu pour redonner du volume. (Et également les rubans de satin qui vont avec). Résultat après un certain nombre d’heures de souffrance et de crises de nerfs :

Ça y est, la robe est faite. Elle est belle, magnifique toute ivoire sur le mannequin, elle est éclatante. Là, on la regarde, on l'admire et on pense « Mon dieu, si jamais je la bousille avec la teinture, je pense que je me tue ». Là il faut respirer à fond, réfléchir et observer les différentes techniques et avis. Apres multiples vérifications : NON, il n'y a pas de bleu sur cette robe. Elle est ivoire, rose et lavande, plus les dégradés qu'il y a entre chaque couleur.

La teinture

J'ai choisi d'utiliser la technique du seau. A savoir, mettre la teinture dans un seau et y plonger le bas de la robe (préalablement mouillée bien sur). En remontant les manches et en laissant pendouiller la traîne de façon à ce que les dégradés suivent bien le modèle original. Il y a un croquis très utile toujours sur Padawansguide.

Le moment est arrivé, la robe est mouillée, dépliée de façon adéquate, je la plonge, je remue (un peu pour ne surtout pas éclabousser), je rince. Je cours l'étendre sur le Balcon. Et c'est le drame ! Elle est rose fluo. Pas de panique, ça va sécher. Si, elle est bien rose fluo :

Je répète l'opération avec le violet, mais là c'est sans appel, elle est bien violet fluo. En plus, le rose ne monte pas assez haut sur le devant. Je refais un bain de rose pour corriger. La teinture est maintenant correcte. Disco, mais correcte. Je trouve la parade : un ultime bain... de pré-teinture. Ca retire une partie de la couleur et met le tout dans le bon ton. L'ivoire est devenu un peu plus terne, mais si on n'a pas vu avant, ça ne se voit pas.

Mission accomplie ! La robe est prête ! Mais il reste les accessoires… Mon point faible, depuis toujours… En fait, depuis 2008, je rechigne toujours à m’y remettre…

- Côté coiffure, Il faut 4 serre-tête de taille variables, bleu lavande avec des perles. Les miens ne sont que de bêtes fils de fer recouverts de satin. En fait je pense qu’un jour je finirais par aller chercher du polystyrène expansé et que je me ferais une coiffe complète, à fixer avec des épingles… Un jour…

- Le collier en est actuellement à sa V2. Elodie était venue me dispenser sa science en matière de moulage de plastiroc pour la V1.

Le résultat n’était pas mal, mais trop fragile. Il s’était cassé lors de Japan Expo 2008. J’en ai refait une version quasi identique avec une armature en grillage. C’est effectivement plus solide, mais à long terme, le grillage a commencé à rouiller. A refaire une nouvelle fois donc. Je pense à en faire un moulage en argile qui durcit à l’air, puis un tirage en résine. Ou alors en grosse feuille d’aluminium, ou en plastique thermoformé. Enfin je ne sais pas trop, mais il y a une multitude de solutions meilleures que celle que j’ai déjà utilisée…

- Les bracelets : Ah, les bracelets ! Ils ont d’abord été en plastiroc, mais trop fragiles, ils ont éclaté lorsque j’ai plié le bras (qui eut cru que j’avais des biceps ?) Ensuite j’ai essayé la technique de l’armature en grillage, mais ça piquait, c’était insupportable. Ensuite j’ai essayé de les faire en bois très fin et très souple, et ça m’a énervée. Ensuite, j’ai prété la robe à la copine d’Antoine et il m’en a fait en plastiline. Pas mal, mais trop petits. Là je songe à les faire en résine, en « perles » reliées par des élastiques pour éliminer ce souci de fragilité. Là encore, un jour, peut être…

En bref, il est loin d’être fini celui-ci, mais je m’y remettrais un jour, promis ! Parce que quand même, il a une certaine classe !